La responsabilité des émotions
- Senso
- 9 déc. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 janv.
Nous sommes en permanence traversés par des émotions, ces émotions viennent nous délivrer un message : nous avons un besoin qui est nourri (émotion agréable) ou nous avons un besoin qui n’est pas nourri (émotion désagréable).
Si l’émotion est agréable nous pouvons profiter de l’instant ou observer le besoin qui est nourri afin d’en apprendre d’avantage sur nous-même.
Si l’émotion est désagréable il est de notre responsabilité d’agir en conséquence pour prendre soin de nous en commençant par observer le besoin qui n’est pas nourri. Nous pouvons demander de l’aide grâce notamment à la CNV, l’autre peut nous aider à accueillir l’émotion qui nous traverse, identifier le besoin et le nourrir. Cette posture permet d’éviter certains pièges que nous allons illustrer par un exemple imagé:
Notre besoin est de manger et nous sommes envahi d’une émotion désagréable en voyant quelqu’un d’autre manger, nous pouvons adopter plusieurs postures :
1- La relation toxique : Nous lui demandons d’arrêter de manger, dans ce cas nous cherchons à éliminer le stimulus et nous n’avons pas conscience de notre besoin. Si l’autre accepte il devient responsable de notre émotion, il en porte la charge car c’est lui qui ne nourrit pas son besoin à présent et en ressent une émotion désagréable. L’autre, pour ne plus ressentir d’émotions désagréables, a maintenant nos 2 besoins à nourrir sauf qu’il ne peut pas nous nourrir de force, manger est un acte volontaire dont nous devons prendre la responsabilité. Au bout d’un moment l’autre va recommencer à manger et nous allons à nouveau ressentir une émotion désagréable. L'autre sera souvent qualifié à tord de pervers car nous pensons qu'il mange pour nous faire souffrir et non pour se nourrir. Dans cette situation c'est pourtant nous qui demandons à l'autre de souffrir pour nous sentir mieux. Cette posture si elle ne change pas conduit inévitablement à la séparation et c’est pourquoi l’autre peut accepter cette charge pendant un temps.
2- La relation dépendante : Nous avons conscience de notre besoin et nous demandons à l’autre de partager son repas (ou nous lui reprochons de ne pas le faire), si l’autre accepte il devient responsable de nourrir notre besoin et nous devenons dépendants ! en l’absence de l’autre notre besoin n’est plus nourri, l’émotion désagréable réapparait et nous avons alors 2 options, soit demander à l’autre de ne pas être absent et de porter la responsabilité de notre émotion et de notre besoin (posture 1) soit passer à la posture 3.
3- Nourrir nos propres besoins :
Etape 1 : j’observe que quand je vois l’autre manger je suis envahi de colère
Etape 2 : Je cherche à identifier le besoin qui n’est pas nourri, si je n’y arrive pas je m’exprime, supposons que je sois novice en CNV :
Moi : Tu ne fais pas attention à moi
L’autre : ah bon ? Comment ça ?
Moi : Pourquoi tu manges devant moi ? Cela me met en colère
L’autre : Bin parce que j’ai faim
Moi : Ah oui ? Et moi dans tout ça ?
L’autre : Quoi ? Toi aussi tu as faim ?
Moi : Bin oui évidemment
L’autre m’a aidé à identifier le besoin qui n’est pas nourri.
Etape 3 : je prends une assiette, je me sers et je mange, si j’ai besoin d’aide je formule une demande « je n’ai pas le temps de cuisiner, es-tu d’accord pour faire à manger également pour moi ? » ou bien « serais-tu d’accord pour m’apprendre à mastiquer car je ne sais pas le faire ? », de manière générale la situation se débloque quand nous avons identifié le besoin à nourrir.
Ce besoin n’est pas toujours facile à nourrir mais une fois que nous l’avons identifié et partagé, les tensions s’apaisent, les émotions désagréables s’atténuent et nous sommes d’avantage disposés à prendre soin de nous car c’est bien de cela dont nous sommes responsables.
Commentaires